du royaume des hauts de Nimes

du royaume des hauts de Nimes Cane Corso

Cane Corso

Son Histoire

Son patrymoine n’a rien à voir avec l’île de Beauté, la Corse, comme la sonorité « corso » pourrait le laisser imaginer. Chien de cour italien : telle est la traduction de cane corso italiano, le nom d’origine de ce chien que l’on appelle en France tout simplement cane corso, quand ce n’est pas cane tout court. SES ORIGINES L’origine de son nom laisse la porte ouverte à plusieurs hypothèse : pour les uns, « corso » dérivé de cohors qui, en latin au Moyen Age signifiait « protecteur », alors que pour d’autres le terme évoque les cohortes romaines. Son nom pourrait aussi venir de coarse, qui signifie « rustique », « grossier », ou encor de corsiero, « coursier », en latin.

DES ORIGINES ITALIENNES Le Cane corso compterait parmi ses ancêtres les Canes pugnaces et d’autres molosses qui accompagneraient les légions romaines. Originaire d’Italie, plus exactement des Pouilles, de la Lucanie, de la Sicile et de la Calabre, le cane est une race fort ancienne (son apparition remonte au XVI éme siècle environ), qui est restée confinée dans le sud de l’Italie, au bord de l’Adriatique. Il était apprécié pour ses talents de chasseur (du sanglier au porc-épic en passant par le blaireau), mais aussi de gardien de ferme et de troupeaux.

UN CHIEN DU SUD Cela ne signifie pas que l’on ne croisait des cane que dans le Sud, mais ceux présents ailleurs comportaient de nettes différences, notamment au niveau des angulations ou des types en tête : certains étaient très « boxérisés », d’autres ressemblaient d’avantage à des matins napolitains. Selon Williams Guitton, qui se passionne pour la race, le Sud étant encore très rural, le cane, chien d’utilité, a su garder sa place dans ces régions, contrairement au nord de l’Italie, beaucoup plus industrialisé. Il existait de sensibles différences entre les sujets suivant la famille à laquelle ils appartenaient et l’utilisation que l’on en faisait : chasse, garde, bouvier… La première difficulté qui est apparue était de trouver des sujets purs et non croisés avec d’autre race (pastore maremmano abruzzese, par exemple). L’idée des paysans éleveurs n’était pas de croiser les chiens avec tout ce qui bougeait, mais de les « calibrer » en fonction de leurs besoins. Parfois, c’est très rare, on peut observer dans des nichées des éléments récessifs d’autres races. Il faut donc rester vigilant.

UNE RACE RECONSTRUITE C’est en 1973 que le Pr Giovanni Bonatti a signalé la présence dans la région des Pouilles d’un molosse « à poil court, différent du matin napolitain, semblable au mastiff, ressemblant au chien de Majorque ». En compagnie d’autres cynophiles passionnés, il lance alors un programme de sauvetage à partir de sujets les plus représentatifs. C’est ce que certains nomment la « récupération » de la race, une race en cours de reconstruction, ou encore une race « reconstruite », comme tient à le souligner Williams Guitton. En 1974, le Dr Paolo Breber rencontre cinq cane à l’exposition de Foggia : un couple noir provenant de Montella, une femelle noire (Mirak) et un mâle bringé provenant de Lucera, ainsi qu’un mâle gris (Aliot) venant d’ortanova. UNE SERIE DE MARIAGES Le Dr Breber achète Mirak et fait part de sa découverte au Pr Banatti, qui lui confirme la typicité du chien. En septembre 1975, le Dr Breber accouple Aliot et Mirak et, le 14 novembre 1975, naissent sept chiots : un noir (dauno), un bringé et cinq gris. Le bringé est une femelle qu’il appelle Brina. Il l’accouple avec un mâle bringé nommé Picciut, appartenant à Armando Gentile, un berger de San Paolo di Civitate, et le 15 janvier de l’année suivante naissent dix chiots dont Tipsi, Alma et un mâle, Tappo. Malgré les 17 chiots nés entre 1975 et 1978, Stephano Gandolfi (président de la société des amateurs de cane corso, SACC) et Luciano Malvari ne purent voir que cinq sujets, les autres ayant disparu avec les propriétaires. Mais ils réussirent tout de même à rapporter trois sujets à Mantova : Tipsi, brina et Dauno, entre l’automne 1979 et le printemps 1980. L’arrivé des trois cane suscita l’intérêt du Pr Bonatti et du Dr Giovanni Ventura, et ils commencèrent leur travail de récupération. Les mariage de Tipsi et Dauno se révéla le meilleur : sur les 18 chiots qu’eut Tipsi, on compte les fameux Basir et Bulan (Basir servit de référence pour le premier standard rédigé en 1987 par Antonio Morsiani et se révéla être un excellent étalon), ainsi que Barak, Alke (deux femelles) et Arab. Les mariages se succédèrent avec une intense méthode de consanguinité, et non pas par l’apport d’autres races, de façon à fixer un type homogène de chien. Les mariages de Barak avec Aliot, puis avec Bulan, donnèrent treize chiots très homogènes, qui furent pratiquement tous employés dans la sélection. A noter également le mariage de Basir et Abab, dont les chiots furent confiés à Carlo dani et qui servirent également au travail de reconstruction. Le Dr Breber maria Alke avec Picciotto, un mâle bringé appartenant à Armando Gentille ; les chiots naissent en janvier 1983. Il n’en reste que deux dont Bibli, qui sera couverte par Bezerillo (frère de Bulan), Basir, alke puis par Dauno. Pendant ce temps, la recherche d’autres sujets se poursuivit, notamment par le biais de Vito Indiveri et Fernando Casdolino.


D’après « Le Cane Corso » de Claude Pacheteau, édition « Artémis »